
État, Département, Agglo et Amicale du nid ont gravé dans le marbre mardi 27 novembre leur volonté commune de s’engager contre ce fléau sociétal, les violences faites aux femmes. Le premier centre d’hébergement des victimes du grand Biterrois va voir le jour à Béziers en décembre.
C’est une première pierre à l’édifice. Mais qui répondra à un besoin urgent et prégnant sur le territoire. En décembre, l’unique centre d’hébergement dédié aux victimes de violences conjugales et à leurs enfants ouvrira ses portes à Béziers. Lundi 26 novembre, État, Département, Agglo et l’association L’Amicale du nid-La Babotte qui gérera le lieu l’ont acté, ce mardi 27 novembre, en paraphant une convention (1).
Ce sont les travaux de la commission « Violences conjugales » du réseau Santé vie sociale de l’Agglo réalisés en 2015-2016 qui ont mis sur les rails cette volonté de mettre à l’abri les victimes de violences intrafamiliales.
Investi dans la conception du projet, le Département de l’Hérault financera à hauteur de 75 000€, tout comme l’État, dix places d’hébergement ainsi que l’accompagnement dans les démarches médico-sociales et juridiques des personnes accueillies. L’OPH Béziers Méditerranée Habitat a proposé la location d’un immeuble et a réalisé les travaux de rénovation. Quant à l’Agglo, elle financera le mobilier à hauteur de 40 000€. Et c’est l’Amicale du nid-La Babotte qui a été retenue dans l’appel à projets pour porter ce lieu en collaboration avec le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles.
« C’est un honneur pour l’Agglomération d’accompagner les femmes victimes de violences.Dans cet espace, elles seront protégées,accompagnées, considérées comme victimes, portées pour rebondir et s’épanouir. »Frédéric Lacas Président de l’Agglomération Béziers Méditerranée.
Un constat lourd, un besoin urgent
Il faut dire que le constat est lourd. Et les chiffres, glaçants. En 2016, 123 femmes ont été tuées en France – soit un décès tous les 2,7 jours – par leur conjoint et/ou ex-conjoint ou leur partenaire non officiel. Vingt-cinq enfants mineurs ont été tués par l’un de leurs parents dans le cadre de violences au sein du couple (2). 225 000 femmes de 18 à 75 ans sont victimes de violences conjugales. Dans l’Hérault, 8840 personnes ont été victimes de violences et conflits intrafamiliaux, 80% des victimes sont des femmes…(3) Ces données statistiques sont pourtant bien en-deça de la réalité du phénomène car la majorité des victimes ne déclare pas les faits à la police ou à la gendarmerie. Malgré l’affaire Weinstein qui a engendré une hausse de 5% dans l’Hérault du nombre de plaintes pour des violences faites aux femmes entre novembre et décembre 2017, trop peu sortent de leur silence. Et quand bien même, pour faire quoi ? Aller où ?« Si l’État, la justice les collectivités les associations et les bonnes volontés s’associent aujourd’hui, c’est bien que la société a pris conscinence que la honte devait changer de camp. La convention que nous signons constitue un nid d’espoir, un creuset de reconstruction. Elle prouve que des contributions modestes peuvent faire naître de grands espoirs, grâce à l’implication associative. »Frédéric Lacas

Le président de l’Agglo aux côtés de Marie-Hélène Franjou, présidente nationale de l’Amicale du nid.
La reconstruction comme objectif
Le centre – dont l’adresse reste confidentielle pour des raisons évidentes de sécurité des victimes – assurera un accueil d’urgence 24h/24 et 7 jours sur 7. Il permettra à la fois :- une mise à l’abri des victimes de violences conjugales et de leurs enfants. Ce lieu offrira la garantie de la protection des personnes, l’écoute des victimes et une évaluation approfondie de leur situation ;
- un accompagnement des femmes et de leurs enfants dans les démarches nécessaires à l’élaboration d’un nouveau projet de vie grâce, notamment, à la mise à disposition de psychologue, juriste et conseiller en insertion professionnelle.
- le service social du Département ;
- les travailleurs sociaux intervenant au commissariat et gendarmerie de l’Ouest Hérault ;
- le CCAS de Béziers ;
- le service social du centre hospitalier de Béziers ou tout autre établissement disposant d’un service d’urgence sur l’ouest du département.